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 Les geishas

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kuma
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kuma


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MessageSujet: Les geishas   Les geishas Icon_minitimeMer 9 Mai - 0:13

Introduction
En 1804, Jippensha Ikku écrivait dans l’Annuaire des Maisons Vertes que la geisha n’est pas seulement « la représentation des plaisirs du corps mais source d’inspiration des artistes » et symbole de la femme dans sa sensualité, sa délicatesse et ses connaissances artistiques (geisha est un terme qui vient de « gei » signifiant « art » en japonais). C’est un cliché. Mais la réalité était beaucoup moins proprette et lisse. Pour certaines filles, la détresse était grande, au point que du temps des samouraïs, on demandait aux guerriers de ne pas entrer avec leurs sabres dans les okiyas, de peur que les geishas ne se tuent avec. La détresse et la douleur faisaient partie du quotidien. Si aujourd’hui devenir geisha est un choix, cela n’a jamais été une vocation pendant plus de 2 siècles.

Un brin d’histoire
Les geishas apparaissent vers la moitié du 18eme siècle. Au début du 19eme, leur réputation d’artiste était connue de tous, mais elles n’en restaient pas moins des prostituées. A la base, ce n’étaient que des enfants de 5 à 8 ans vendus par leurs parents aux okiyas (maisons des geishas). Le Japon connaissait la famine et vendre une fille permettait d’acheter du riz (et d’avoir une bouche en moins à nourrir). Pour être reconnue, une geisha devait appartenir à une okiya.
Les fillettes y habitaient et y demeuraient toujours une fois adultes. La patronne de l’établissement devenait leur mère (elle adoptait officiellement l’enfant, les vrais parents niaient, entre autres, leur autorité parentale dans un contrat). En grandissant dans l’okiya, l’enfant ignorait que sa nouvelle mère lui créait une dette : elle était logée, nourrie, blanchie et habillée à son entrée dans le métier. La geisha commençait à rembourser la dette des qu’elle commençait à gagner de l’argent. Il fallait compter environ 10 ans entre l’arrivée de la fillette et le moment ou la dette était remboursée.
Les geishas Geisha-and-maiko1

L’initiation
Le parcours était très réglementé, rigoureux et initiatique. Au départ, la fillette était une kamuro. Elle avait une marraine dans l’okiya (qu’elle appelait onesan). Celle-ci lui servait de référence, elle la guidait et surveillait ses manières. La kamuro suivait un enseignement artistique discipliné : shamisen (instrument à 3 cordes), tambour, ikebana (art floral), cha-no-yu (cérémonie du thé), chant, danse. Parfois peinture et calligraphie. Elle devait aussi connaître les bonnes manières liées à son statut : gestes fluides, élégants, sensuels et discrets (cela devait également se dégager dans la danse). Un enseignement quotidien et contraignant donc. Elles pouvaient se spécialiser dans un art mais pas au détriment des connaissances essentielles (ex : shamisen et danse).
A l’âge de 14 ans, la kamuro était prête à devenir shinso (elle pouvait commencer à exercer) : la jeunesse ne déplaisait pas aux clients. La carrière d’une geisha prenait fin vers 30 ans. Apres, elle redevenait simple prostituée (autrement dit, un objet sexuel). La geisha entretenait des rapports corporels mais pas uniquement : c’était une compagnie distinguée auprès des hommes désirant discuter ou assister à la cérémonie du thé (réalisée dans la perfection de l’art). La geisha était une artiste, ce qui la différenciait d’une prostituée.
La jeune shinso devait passer le terrible rite du mizu-age (perte de virginité). Les hommes dépensaient une fortune pour être le premier à coucher avec une geisha. Cela se faisait sous forme d’enchères et la shinso n’avait pas son mot à dire.
Les filles ne touchaient qu’ 1/5 de la somme gagnée. Certaines geishas accédaient au rang suprême de tayu. Il ne s’agissait que des plus belles femmes et des plus grandes artistes. Une tayu incarnait la perfection. Certains hommes dépensaient des sommes impensables pour entretenir une tayu : il payait tenues et logement particulier et devenait donc son donna (son protecteur). Il était censé être le seul à pouvoir disposer de son corps (mais les tayus arrondissaient quand même leur cagnotte avec d’autres clients… discrets). Le donna versait régulièrement de l’argent a l’okiya.
La geisha faisait donc sa réputation sur ses talents et sa beauté… et sa jeunesse. Elle était souvent amenée à se produire dans différents établissements en une même nuit. Plus elle était réputée, plus elle était réclamée. Une geisha était toujours très soignée, dans un rituel très codifié : le visage était couvert de l’oshiroi (fard blanc), les cheveux étaient redressés en un chignon scrupuleusement noué et agrémenté d’un peigne décoré, elle portait le traditionnel kimono entouré de l’obi, une apparence pleine de mystère puisque seule la nuque était découverte.
Les geishas Geisha_02

Un métier toujours en vogue
En 1958 une loi interdit la prostitution donc les statuts de geisha et de prostituée sont officiellement distincts. La réalité est bien sûr différente !
Aujourd’hui, geisha est une voie encore suivie par les japonaises. Bien sûr, plus question de prostitution. Les okiyas existent toujours et sont encore tenues par des patronnes autoritaires. Les maiko (apprenties-geishas) y logent le temps de la formation. C’est une école spécialisée qui apprend le métier aux maikos. La plus connue est l’Ecole Inoue de Kyoto (dans le quartier de Gion, ancien quartier des plaisirs de la ville). Le terme actuel n’est plus geisha mais geiko (pour distinguer du côté prostituée des geishas). La geiko n’est qu’une femme de compagnie excellant dans les arts traditionnels. Elles apprennent les mêmes activités : shamisen, danse, chant…
La formation est très dure : il n’y a pas de place pour tout le monde. Les postulantes sont sélectionnées pendant 3 mois (auditions de chant et de danse). Les meilleures sont choisies et suivent un long apprentissage (entre 3 et 4 ans) avant d’exercer. C’est toujours l’okiya qui paie la formation. Il faudra environ 5 ans pour rembourser la dette. Certaines abandonnent, d’autres arrêtent pour se marier (la geiko n’a pas le droit d’être mariée).
Les geishas Geisha

Conclusion
En exerçant ce métier « archaïque », les jeunes filles avouent ne pas avoir de points communs avec les jeunes de leur génération : les discussions et les centres d’intérêt ne se recoupent pas souvent. Une manière de rester dans la tradition alors que la modernité s’affiche partout. Devenir geiko est peut-être un moyen de se distinguer individuellement dans une société où le phénomène de groupe ne satisfait pas toute la jeunesse…
Malgré les évolutions, il existe encore des geishas que l’on paie pour des rapports sexuels mais cela a pris la forme d’une prostitution de luxe très discrète. L’entrée des okiyas n’est jamais accessible à un homme non-recommandé par un autre client.
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