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 Suicides, ijime, hikikomori et karoshi

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kuma
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kuma


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Suicides, ijime, hikikomori et karoshi Empty
MessageSujet: Suicides, ijime, hikikomori et karoshi   Suicides, ijime, hikikomori et karoshi Icon_minitimeMer 9 Mai - 0:06

Alors que le Japon est un des pays les plus sûr du monde (taux d'homicide très bas), c'est aussi un pays qui a le nombre de suicides le plus élevé. Il y a plusieurs siècles, le suicide n'était qu'un acte réfléchi pour laver son honneur. Aujourd'hui, c'est fuire une société laissant peu de libertés aux individus, trop cloisonnés dans des règles de réussite. Mais d'autres choisissent de rester en vie, comme les hikikomori ou les karoshi, qui ont perdu le sens de la réalité.

Un pays suicidaire?
Il faut remonter plusieurs dizaines d'années en arrière pour voir l'évolution du suicide au Japon. Après la défaite face aux Américains, le Japon est totalement déshonoré et économiquement au plus mal. Dans les 50's, le nombre de suicides atteint des sommets (chez les hommes surtout). Puis l'économie reprend, le moral s'améliore et le gouvernement met en place un but : devenir le pays technologiquement le plus puissant du monde. Dès lors, le taux de suicides chute au plus bas (1960-1970) : les Japonais reprennent confiance et travaillent pour amener le pays là où il en est aujourd'hui.
Mais atteindre ce but en à peine 30 ans apporte son lot de problèmes. Depuis 10 ans, la santé psychologique des Japonais se dégrade de plus en plus. Si le pays est au top, eux ont souvent du mal à rentrer dans le système économique. Le suicide voit son taux augmenter, pour dépasser la barre des 30 000 suicides/an depuis la fin des 90's. Chômage, divorces, endettement, maladies : les Japonais sont dans le creux de la vague. Le gouvernement réagit et met en place des campagnes préventives pour la lutte contre le suicide.
On peut aussi remarquer l'abondance des divertissements pour s'évader et peut-être éviter le suicide : jeux vidéos, mangas, karaoké, cinéma... représentent un marché colossal par rapport à la population du Japon.

Qui se suicide?
Selon une étude menée par un institut de sondage japonais, il y a 6 fois plus de personnes seules (célibataires ou divorcés) qui se suicideraient. 60% sont âgés de 20 à 30 ans, tandis que les personnes ayant plus de 60 ans ne représentent que 3% des suicides.
2 personnes sur 3 qui mettent fin à leurs jours seraient des hommes, et 40% des suicides seraient principalement liés à un problème de santé, tandis que 30% seraient liés à des détresses d'ordre économique (dette, chômage, précarité).
Tôkyô représente la ville la plus touchée mais proportionnellement à la population, ce sont dans les préfectures rurales que l'on observe le plus de suicides.
Il faut cependant relativiser les choses, car les Japonais n'ont pas du tout la même vie que nous et le suicide est ancré dans la tradition, alors qu'en France, le sujet est encore tabou pour beaucoup.

Les ijime (Noboru Yoshikawa dans GTO)
Pour les élèves japonais, le racket n'est pas le seul problème à l'école. Il y en a un autre beaucoup plus grave : la persécution. Des élèves sont ainsi montrés du doigt, humiliés, agressés physiquement et mentalement. La cause : ils ne plaisent pas à quelques "grandes gueules", leurs amis les délaissent de peur d'être eux-mêmes persécutés à leur tour. Ces élèves, qu'on appelle ijime, se retrouvent alors seuls pendant une bonne partie de leur scolarité.
Après des mois et des mois de persécutions, ces enfants traumatisés font souvent des tentatives de suicide. Un très gros problème de société au Japon : des parents d'élèves forment des associations pour demander à ce que le système scolaire ne ferment plus les yeux. Mais changer les mentalités est assez difficiles.

Suicides, ijime, hikikomori et karoshi Image

Les hikikomori (Kazunori dans Ikebukuro West Gate Park)
Ceux qui choisissent de rester en vie deviennent souvent des hikikomori. Ce sont des hommes (pour les 3/4) âgés de 15 à 30 ans qui vivent chez leurs parents. Cloîtrés dans une chambre, ils refusent de sortir, ne veulent voir personne et passent leur temps à jouer aux jeux vidéos, lire des mangas ou surfer sur le net. Cela peut durer des mois, dans certains cas des années. Ce problème touche près d'un million de personnes au Japon.

Suicides, ijime, hikikomori et karoshi 15japan1184

La cause est souvent liée à un rejet dans leur école ou de la société (ils n'arrivent pas à s'intégrer dans un groupe). On les rapproche aussi des otaku, mais ces derniers sont moins extrêmes dans leur comportement car un hikikomori peut perdre la notion du bien et du mal et son isolement peut les faire devenir violents. Avec le temps, ils réintègrent souvent une vie normale, avec difficultés, mais ont perdu des mois ou des années de leur vie.

Les Karoshi
Il n'est pas question de suicide mais d'une mort "évitable". C'est un terme encore inconnu en France : karoshi signifie "mort par surmenage et excès de travail". Le phénomène est apparu dans les 80's, en plein boum économique. Les salarymen représentent la classe moyenne du pays et peuvent travailler plus de 50 heures/semaines. La réussite de leur entreprise est primordiale, au détriment de leur vie personnelle.
Le Karoshi se manifeste par des problèmes cardiaques, accidents vasculaires cérébraux et parfois morts subites : les effets du stress.
Le gouvernement a réagi en prenant des mesures pour améliorer les conditions de travail. Le karoshi est aussi un exclu de la société dans le sens où il est isolé/enfermé par son travail.
Suicides, ijime, hikikomori et karoshi Cd-karoshi-180
Ceci est la pochette d'un CD de Karoshi (ce qui n'a rien à voir avec l'article!) mais je trouve que cela représente bien cette situation


Fait divers dramatique (cf. Paranoïa Agent)
Fin 2004, un évènement fait la une des journaux japonais : le suicide collectif de 7 personnes s'étant rencontrées sur Internet. Le 11 octobre, les policiers de Chichibu (un district à 100 km de Tôkyô) retrouvent 4 garçons et 3 filles âgés de 16 à 34 ans. Un fait divers qui fait froid dans le dos et qui malheureusement devient de plus en plus fréquent. Il est estimé que chaque année, plusieurs dizaines de personnes se suicident via des cyber-rencontres.

1/4 d'heure
Cela fait environ 15 minutes que vous lisez ce sujet. Pendant ce laps de temps, 4 personnes au Japon ont essayé de se donner la mort. L'une d'elle y a réussi...

Livres :
- Japon, société camisole de force (Masao Miyamoto)
- La mort volontaire au Japon (Maurice Pinguet)

Films :
- Suicide club (Shion Sono)
- Ikinai (Suicide Bus)
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http://www.lecoinduseinen.max.st/
 
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